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Centre d’interprétation Fortierville et son histoire

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Centre d’Interprétation « Fortierville et son histoire »

Le Centre d’Interprétation « Fortierville et son histoire » a vu le jour le 19 juin 2004.

Né de l’initiative du Comité culturel et touristique, formé de citoyens et citoyennes passionnés d’histoire, le Comité voulait rendre honneur et faire acte de reconnaissance à nos ancêtres qui ont fait de notre paroisse un endroit où il est agréable de vivre.

La mission du CIF était de faire revivre le panorama historique, patrimonial et culturel de notre municipalité. En premier lieu, le CIF a présenté les grands courants de la colonisation, soulignant l’ardeur de citoyens engagés et la participation des prêtres, qui ont contribué au développement de la municipalité.  Aujourd’hui, on y présente, encore à chaque année, de nouvelles thématiques sous formes d’expositions, de témoignages, vidéos et documentaires historiques.

A chaque étape de l’évolution du CIF, le douloureux souvenir du drame de la petite Aurore persiste et est toujours présent, alors que les visiteurs ressentent profondément la compassion et le tourment de cette tragique destinée.  Au Centre même, un espace important est réservé à l’indignation envers la violence faite aux enfants. Dans cette optique, cent ans après, nous redoublons d’efforts pour inclure, au Centre d’interprétation, un espace réservé à la sensibilisation et à la prévention afin d’éviter que l’histoire ne se répète.

Le CIF porte une éternelle reconnaissance aux citoyens et citoyennes qui ont fourni des artéfacts faisant l’objet des nombreuses expositions présentées au Centre, depuis 2004 et, surtout, de l’excellent travail des nombreux bénévoles qui ont participé à la réussite et à la continuité de cette activité.

La création du Centre d’Interprétation et de ses expositions n’auraient pu être possibles sans l’implication financière de la Municipalité Régionale de Comté (MRC) de Bécancour par le biais du pacte rural, la municipalité de Fortierville et, la participation des gouvernements fédéral et provincial pour l’octroi de subventions à l’emploi qui ont permis d’embaucher les ressources humaines nécessaires à l’exploitation du site, d’année en année.

Enfin, un merci spécial est adressé à la Communauté de Fortierville qui a autorisé le Comité à utiliser les locaux de la sacristie de l’église paroissiale comme site principal du CIF.

Pour terminer, soulignons l’apport du personnel du Centre local de développement (CLD) et de la MRC de Bécancour pour le soutien technique apporté au suivi et à la réalisation des différentes étapes qui ont permis d’actualiser ce projet ainsi que le professionnalisme de M. Eric Lord de Culture Action muséologie.

Madame Yvonne Lachance
Responsable du CIF (24-10-19)

Les sept vies de Fortierville

Fortierville est une communauté rurale dynamique. En 2002, le comité culturel et touristique voit le jour. Désireux de connaître son histoire, il a voulu la sauvegarder et vous la faire partager. 

Le centre d’interprétation de Fortierville représente la vitalité de Fortierville depuis l’arrivée de nos premiers colons vers 1850. Vous y retrouverez la vie coloniale, la vie agricole, la vie religieuse, la vie économique, la vie quotidienne, la vie d’Aurore et la vie de nos curés. Comme quoi ce projet fait la preuve que le monde rural du Québec n’est pas mort et qu’il n’y a pas que les chats qui ont sept vies!

Ce voyage au centre d’interprétation fait entrevoir les valeurs laissées par nos ancêtres : la noblesse du dur labeur, les qualités humaines d’entraide et de partage. Cela nous amène à réfléchir sur la question suivante : nous, adultes d’aujourd’hui, que laisserons-nous en héritage à nos enfants?

 

Généalogie des Fortier

Première génération en France

Nöel Forestier né vers le début du XVII siècle, se marie le 26-05-1638 à Marthe Golle à St-Rémi, ville + arrondissement de Dieppe, Archevéché Rouen, Normandie (Seine Maritime)

Décédé le 30-03-1683 à St-Laurent, Ile d’Orléans. Il était matelot et perceur de navire.  Au recencement de 1667 à Québec, il était domestique chez Charles Bazire.  Sa femme Marthe Golle n’est pas venue au Canada.

Ses enfants

1. Marthe

  • Baptisée le 08-05-1639 (St-Rémi)
  • Sépulture le 29-05-1639 (St-Jacques)

2. Nöel

  • Baptisé le 17-10-1640 (St-Jacques)
  • Sépulture

3. Anthoyne

  • Baptisé le 26-06-1644 (St-Jacques)
  • Marié le 21-11-1677 à Marie-Madeleine Cadieux, Québec, St-Laurent, IO
  • Sépulture le 22-05-1708 (Papinachois, QC)

4. Catherine

  • Baptisée le 01-11-1647 (St-Jacques)
  • Sépulture

Sépulture de Nöel Fortier

Paroisse St-Laurent, Ile d’Orléans

L’an mil six cent quatre-vingt trois le trentième jour du mois de mars Nöel Fortier âgé de quatre-vingt dix ans ou environ est décédé dans la communion de notre Mère Ste-Eglise après avoir reçu les sacrements de Pénitence et extrême-onction, et le jour suivant a été enterré dans le cimetière de cette paroisse et ont assisté à son inhumation Michel Enaud dit Botté et Pierre Guanet qui ont déclaré ne savoir signer de ce interprellé suivant l’ordonnance.

F. Vancheville ptre

Deuxième génération

Antoine FORTIER n. 26.06.1644, St-Jacques de Dieppe (France), (Noel FORTIER et Marthe GOLLE) contrat de mariage le 21.11.1677, à Beauport, Qc, Madeleine CADIEU, n. 23.10.1659, (Charles CADIEU et Madeleine MACARD) d. 26.02.1715, St-Laurent, IO, Qc. Antoine décès : 22.05.1708, Papinachois, Qc.

Enfant(s)

  1. iMadeleine FORTIER n. 07.11.1678, m. 14.01.1698, à St-Laurent, IO, Qc, Gervais PEPIN, (Antoine PEPIN et Marie TESTE). Madeleine décès : 30.07.1756.
  2. Antoine n. 29.02.1680.
  3. Jean-Baptiste n. 07.09.1681.
  4. Charles n. 04.05.1683.
  5. Michel n. 01.02.1685.
  6. Pierre-Noel n. 25.11.1686.
  7. Guillaume n. 01.01.1689.
  8. Jean-François FORTIER n. 2010.1694, d. 22.10.1715, Tadoussac. Qc.
  9. Nicolas FORTIER n. 20.10.1694, d. 22.10, 1715, Tadoussac, Qc.
  10. Louis n. 24.03.1697.
  11. Joseph n. 31.03.1699.
  12. Anne FORTIER n. 19.12.1701, St-Laurent, IO, Qc, d. 11.06.1703, St-Laurent, IO, Qc.

Troisième génération

Pierre-Noel FORTIER n 25.11.1686, St-Laurent, IO, Qc, m. 13.10.1710, à St-Laurent, IO, Qc, Marie-Anne LECLERC, n. 09.08.1691, St-Laurent, IO, Qc, (Pierre LECLERC et Elisabeth RONDEAU) d. 24.10.1727, St-Laurent, IO, Qc. Pierre-Noel décès : 17.02.1731, St-Laurent, IO, Qc.

Enfant(s) :

  1. Madeleine FORTIER n. 07.09.1711, St-Laurent, IO, Qc, m. 23.04.1731, à St-Laurent, IO, Qc, Thomas ISABEL, n. 07.09.1713, (Marc ISABEL et Marguerite LEMELIN) d. 02.11.1749. Madeleine décès : 01.11.1749, St-Laurent, IO, Qc.
  2. Marie-Anne FORTIER n. 13.12.1712, St-Laurent, IO, Qc, m. 25.01.1734 à St-Vallier, Qc, Francois LEROY, (Noel LEROY et Marguerite DROUIN). Marie-Anne décès : 05.03.1786.
  3. Pierre FORTIER n. 05.09.1714, St-Laurent, IO, Qc, d. 25.11.1714, St-Laurent, IO, Qc.
  4. Louise FORTIER n. 11.12. 1715, St-Laurent, IO, Qc, m. 12.11.1736, à Berthier de Montmagny, Qc. Pascal MERCIER, (Pascal MERCIER et Madeleine BOUCHER). Louise décès : 24.12.1787, Berthier sur Mer, Qc.
  5. Elisabeth FORTIER n. 08.02.1717, St-Laurent, IO, Qc, m. 18.10.1734, à St-Jean, IO, Qc, Paul CAMPEAU, (Francois CAMPEAU et Madeleine BROSSARD).
  6. Francoise FORTIER n. 03.05.1719, St-Laurent, IO, Qc, m. 19.04.1735, à St-Jean, IO, Qc, Francois FERLAND, (Francois FERLAND et Anne POULET). Francoise décès : 14.05.1746, St-Laurent, IO, Qc.
  7. Genevieve FORTIER n. 05.11.1720, St-Laurent, IO, Qc, d. 10.02.1783, St-Gervais, Qc.
  8. Pierre-Noel n. 13.03.1722.
  9. Louis n. 01.02.1724.
  10. Therese FORTIER n. 06.10.1725, St-Laurent, IO, Qc, m. 14.02.1752, à St-Michel, Qc, Urbain VALLIER-CADRIN, (Pierre VALLIER-CADRIN et Marthe MARCEAU). Therese décès : 05.05.1773.

Quatrième génération

Pierre-Noel FORTIER n. 13.03.1722, St-Laurent, IO, Qc, m. 07.02.1752, à St-Pierre, IO, Qc, Genevieve PAULET, n. 1731, (Jean PAULET et Marie ROY).

Enfant(s) :

  1. Genevieve FORTIER n. 13.11.1752, St-Antoine Tilly, Qc, m. 16.08.1774, à St-Antoine Tilly, Qc, Francois BERGERON, (Pierre-Charles BERGERON et Francoise LAMBERT).
  2. Pierre n. 07.07.1754.
  3. Jean-Baptiste n. 27.02.1756.
  4. Judith FORTIER n. 17.08.1758, St-Antoine Tilly Qc, m. 10.07.1780, à St-Antoine Tilly, Qc, Jean BOISJOLI.
  5. Joseph n. 09.03.1760.
  6. Madeleine-Angelique FORTIER n. 19.02.1762, St-Antoine Tilly, Qc, m. 20.07.1782, à St-Antoine Tilly, Qc, Charles BOUCHER, (Joseph BOUCHER et Catherine GRENON).
  7. Elisabeth FORTIER n. 14.03.1764, St-Antoine Tilly, Qc, m. 20.02.1786, à St-Antoine Tilly, Qc, Francois BOUCHER, (Francois BOUCHER et Louise DUBOIS).

Cinquième génération

Joseph FORTIER n. 09.03.1760, St-Antoine Tilly, Qc, m. (1) 14.08.1798, à St-Antoine Tilly, Qc, Marie ROUSSEAU, (Charles ROUSSEAU et Angelique MARTINEAU) m. (2) 24.08.1808, à St-Antoine Tilly, Qc, Marie LAMBERT, (Charles LAMBERT et Marie BEAUDRY).

Enfant(s) de Marie LAMBERT :

  1. Marguerite FORTIER n. 1801 ?, m. 08.02.1820, à St-Antoine Tilly, Qc, Venand HOUDE, (Joseph HOUDE et Josephte DESHORNAIS).
  2. Angelique FORTIER n. St-Antoine Tilly, Qc, m. 01.02.1826, à Ste-Croix, Qc, Joseph DESHARNAIS, (Joseph DESHARNAIS et Marie CROTEAU.
  3. Joseph.
  4. Louis n. 1810.

Sixième génération

Louis FORTIER n. 1810, St-Antoine Tilly, Qc, m. (1) 15.11.1831, à St-Antoine Tilly, Qc, Marie-Monique BEDARD, (Pierre BEDARD et Marie VEZINA) m. (2) 07.10.1861, à St-Pierre Becquets, Qc, Leocadie DUBUC, (Antoine DUBUC et Genevieve NOEL).  Louis décès : 24.05.1887, St-Pierre Becquets, Qc. (Décès : Marie-Angelique 17-08-1847).

Enfant(s) de Marie-Monique BEDARD : DCD 17-08-1847.

  1. Jean-Baptiste, n. 1834.
  2. Edouard, n. 05.09.1835.
  3. Nazaire-Wilbrod FORTIER, n. 1838, m. 15.02.1858, à St-Pierre Becquets, Qc, Rosalie BARIL, (Louis BARIL et Marguerite PARIS) d. 27.02.1903. Nazaire-Wilbrod décès : 08.09.1904, Fortierville, Qc.
  4. Aucun descendant.
  5. Emilie FORTIER, n. 21.05.1840, St-Pierre Becquets, Qc, m. 07.10.1862, à St-Pierre Becquets, Qc, Alfred LEBOEUF, (Louis LEBOEUF et Marguerite BELANGER).
  6. Celina FORTIER, n. 04.02.1843, St-Pierre Becquets, Qc, m. 23.10.1860, à St-Pierre Becquets, Qc, Louis LEFEBVRE, (Charles LEFEBVRE et Emilie PERREAULT). Celina décès : 29.04.1891, St-Pierre Becquets, Qc.

Septième génération

Jean-Baptiste FORTIER n. 1834, m. 08.04,1872, à St-Antoine Tilly, Qc. Marie LAMBERT, (Gabriel LAMBERT et Blandine VEZINA). DCD 05-03-1902 à Fortierville.

Enfant(s) :

  1. Eliza Fortier n. 1873, Chicopee, Massachussets.

Historique de MM Jean-Baptiste et Wilbrod Fortier

  • M. Wilbrod Fortier fut dans le premier groupe des syndics élus pour l’érection de la paroisse sous le patronage de Ste-Philomène.
  • Il fut le premier maire de la municipalité, élu le 15 janvier 1883 jusqu’à 1886, lors du décret émis par le ministère provincial.
  • En 1882, MM Jean-Baptiste et Wilbrod Fortier se construisent une belle et grande maison au bout du rang 6.
  • Lorsqu’il arriva, Wilbrod Fortier construisit un moulin à scie et à bardeau en 1863.
  • Il fit l’établissement d’une moulange pour avoine et sarrasin en 1867.
  • Il fit également l’établissement d’une moulange pour farine en 1871.
  • En 1873, le premier bureau de poste fut établit chez Jean-Baptiste dans le rang Frontenac, il y
  • demeura jusqu’en 1909.
  • Les constructions furent entièrement rasées par le feu en 1900 et reconstruites la même année.  En
  • 1904, Alfred Leboeuf devint propriétaire de cet établissement par don de la succession Wilbrod Fortier.
  • Le premier commerçant de bois fut Jean-Baptiste Fortier.
  • M. Jean-Baptiste décéda  le 05-03-1902. –
  • M. Wilbrod Fortier décéda  le 08-09-1904.
  • En reconnaissance aux familles Fortier pour leur apport à l’expansion de notre paroisse, nos deux municipalités et la Commission scolaire ajoutèrent à leurs noms celui de Fortierville.

Historique de la terre ancestrale

Saint-Laurent, Ile d’Orléans, Qc.
Terre No 41, d’Antoine Fortier (1641-1702), de 3.1 arpents (et 12 pieds)

1667, 2 juin (Vachon), concession non retracée (cf : Jacob, 11 octobre 1708), de Mgr de Laval à :
Ferté, Guillaume (1634-99), 3 arpents,
(entre: Isaac Pasquier-Lavallée et Joseph-Ozanni Nadeau-Lavigne).

1671, 1er mars (Rageot, No 562), vente de Guillaume Ferté, ci-devant des Islets, à :
Fortier, Antoine (1641-p 1702), de Beauport, 3 arpents,
entre: (Isaac Paquet)-Lavallée et (Joseph-Ozanni Nadeau)-Lavigne).

1681, recensement, p.86b,
Février (Fortier), Antoine, 40 ans, 15 arpents en valeur, etc.,
entre: (2e) René Gautier-(Laroze) et Ignace Paquet.
Ce document inverse l’ordre des terres d’Antoine Fortier et d’Isaac Paquet-Lavallée.

1689, carte de Villeneuve, p. 171,
Fortin (Fortier), Antoine, Nos 46 et 47, avec maison et grange,
entre : René (Isaac) Paquet-Lavallée et Guillaume Chartier.

1708, 11 octobre (Jacob), inventaire de feu :
Fortier, Antoine, et Madeleine Cadieu-Courville, sa femme, 3 arpents, 1 perche et 12 pieds, où il y a 90 arpents en valeur, avec maison de 35 à 40 pieds sur 18, à deux cheminées, grange de 80 pieds, etc.
Entre : Antoine (Paquet)-Lavallée et Jean LeRoy, arpentés par Jean Guyon le 20 ….. 1671, et par Jean Le Rouge, le 12 mars 1687.

1709, carte de Catalogne,
Fortier, les ouers de (Antoine),
entre : les ouers de (Isaac) Paquet et Jean Le Roy.

1725, 25 août, aveu et dénombrement, p. 32,
Fortier, Pierre-Noel (1688-1731) – fils du précédent – 3 arpents, avec maison, grange, étable, 40 arpents de terre labourable et 4 de prairies,
Entre : Antoine (Paquet)-La Vallée et Jean Le Roy.

Marie Aurore Lucienne Gagnon (1909-1920)

Né le 31 mai 1909, fille de Marie-Anne Caron et Télesphore Gagnon. Elle est la deuxième d’une famille de 5 enfants. Marie-Jeanne (1907), Lucina-Thérèse (1912) Georges-Étienne (1913) et Joseph-Télesphore (1915). Suite à la maladie de sa mère en 1916, les enfants Gagnon sont confiés à la famille, un couvent ou le collège/orphelinat. Aurore revient chez elle en août 1919. Elle meurt d’un empoisonnement sanguin, septicémie, le 12 février 1920, suite aux sévices subis aux mains de sa belle-mère Marie-Anne Houde et de son père, Télesphore Gagnon.

Histoire d'Aurore l'enfant martyre

Aurore Gagnon (baptisée Marie-Aurore-Lucienne Gagnon) est la seconde fille de Télesphore Gagnon et de sa première épouse, Marie-Anne Caron, qu’il épouse en septembre 1906. Télesphore est un fermier prospère de Sainte-Philomène de Fortierville. Il est propriétaire d’une terre à l’entrée Est du village. Le premier enfant des Gagnon, Marie-Jeanne, est née le 1er août 1907 et a été suivie par Aurore (31 mai 1909), Georges (1910) et Joseph (1915).

Peu après la dernière naissance, Marie-Anne Caron tombe malade et les médecins diagnostiquent vite la tuberculose. Marie-Anne Houde, la veuve d’un cousin de Télesphore, emménage bientôt chez lui afin de s’occuper de la maison et des enfants. Âgée d’environ trente ans, elle est mère de deux enfants, Gérard et Georges-Henri. Elle est originaire de Sainte-Sophie-de-Lévrard, une municipalité voisine de Fortierville. C’est à la suite de son arrivée que plusieurs drames successifs s’abattent sur les Gagnon. En novembre 1917, le corps du plus jeune des enfants, Joseph, un enfant de deux ans, est retrouvé mort dans son lit. Une enquête du coroner conclut à une mort naturelle. En janvier 1918, Marie-Anne Caron décède de la tuberculose à l’asile de Beauport, le 23 janvier 1918. Incapable de s’occuper seul de sa ferme et de ses enfants, Télesphore Gagnon épouse discrètement Marie-Anne Houde une semaine plus tard, le 1er février 1918.

Les enfants vont vivre quelques mois chez leurs grands-parents maternels à Leclercville, une autre municipalité voisine. Ce n’est qu’à l’été 1919 qu’ils réemménagent chez leurs parents. Pendant six mois, la seconde fille, Aurore, va vivre un martyre. Outre les sévices corporels, Marie-Anne Houde lui faisait boire de la lessive ou lui coupait mal les cheveux (selon certains témoignages). Aurore a même dû être hospitalisée à l’automne à l’Hôtel-Dieu de Québec parce que sa belle-mère avait brûlé son pied avec un tisonnier rougi au feu. À son retour de l’hôpital, les sévices ont vite recommencé. Le 12 février 1920, Aurore décède dans des circonstances tellement suspectes que les autorités sont alertées. Une autopsie est pratiquée dans le sous-sol de la sacristie de l’église par le docteur Albert Marois. Celui-ci note 54 blessures sur tout le corps de l’enfant, résultats des coups portés, aucune n’étant cependant mortelle par elle-même. La blessure la plus grave se trouve sur le côté du crâne. Le cuir chevelu est couvert de sang et de pus. La cuisse gauche est tuméfiée. Sur les doigts et les poignets, la peau est enlevée jusqu’à l’os.

Les funérailles ont lieu le 14 février. Le service fut fait par le prêtre de Fortierville Ferdinand Massé . À la sortie de l’église, Marie-Anne Houde est condamnée à la pendaison jusqu’à ce que mort s’ensuive. Elle est toutefois libérée le 3 juillet 1935, pour des raisons de santé, car elle est atteinte du cancer du sein ainsi que du cerveau. Elle va s’établir chez une sœur de son premier mari sur la rue Saint-Denis à Montréal où elle meurt le 13 mai 1936. Télesphore Gagnon, également accusé du décès d’Aurore, fut quant à lui condamné à la prison à vie (pour homicide involontaire), mais il a été libéré de prison en 1925 pour « bonne conduite » après avoir purgé seulement 5 ans. Par la suite, il retourna dans son village natal et continua son « ancienne vie », où il écrit plusieurs lettres à Marie-Anne Houde, toujours en prison. Après la mort de cette dernière en 1936, Télesphore se remarie, avant de mourir en septembre 1961. La sœur aînée d’Aurore, Marie-Jeanne, est décédée en 1986 à Shawinigan[8].

Les procès avaient attiré des centaines de personnes et on devait refuser du monde à chaque séance. Les journaux donnaient des compte-rendus détaillés de chacune d’entre elles, ce qui a inspiré deux acteurs, Henri Rollin et Léon PetitJean, qui écrivent une pièce de théâtre intitulée Aurore, l’enfant martyre, qui reprend l’histoire de l’affaire en la romançant quelque peu. La première a lieu le 21 janvier 1921 au Théâtre Alcazar de Montréal, et est un véritable triomphe. Après avoir fait l’affiche de cinq autres théâtres montréalais, la troupe fait une tournée à travers le Québec avant d’en entamer d’autres en Ontario et dans les provinces maritimes. En 25 ans, la pièce est jouée plus de 6000 fois et attire, semble-t-il, 180 000 personnes. Le rôle de la marâtre est tour à tour joué par Amanda d’Estrée, Germaine Germain, Nana de Varennes, Rose Rey-Duzil, Henriette Berthier et Lucie Mitchell. Quant à celui d’Aurore, son interprète principale est Thérèse McKinnon[11].

En 1950, le succès est toujours aussi constant, ce qui donne l’idée aux producteurs de l’Alliance cinématographique canadienne d’en faire un film. La réalisation est confiée à Jean-Yves Bigras qui décide de baser son scénario sur un roman d’Émile Asselin, inspiré du fait divers et sorti en 1951. Le tournage a lieu à l’été 1951 à Sainte-Dorothée, une petite municipalité de l’île Jésus au nord de Montréal. Lucie Mitchell reprend le rôle de la marâtre et Paul Desmarteaux obtient celui du père. Thérèse McKinnon, qui a joué le rôle d’Aurore au théâtre pendant des années obtient cette fois celui de la mère naturelle. C’est la petite Yvonne Laflamme qui interprète le rôle d’Aurore. Le film doit sortir à l’automne 1951, mais Télesphore Gagnon tente d’obtenir une injonction pour empêcher sa diffusion. La Cour tranche finalement en faveur des producteurs, déclarant entre autres que le père d’Aurore, à l’époque, ne s’était jamais opposé à ce que la pièce de théâtre prenne l’affiche.

La première de La Petite Aurore, l’enfant martyre a lieu le 25 avril 1952 au Théâtre Saint-Denis. Pendant des semaines, le film est joué à guichets fermés, une première pour un film québécois. Il sera plus tard traduit en 8 langues. En 1984, la pièce de Rollin et de Petit-Jean est reprise au Québec sous le titre Aurore. Mise en scène par René-Richard Cyr, elle met en vedette Louison Danis dans le rôle de la marâtre et Adèle Reinhardt dans celui d’Aurore[13].

En 2004, on annonce le prochain tournage d’un nouveau film sur Aurore Gagnon produit par Denise Robert et réalisé par Luc Dionne. En septembre, 10 000 petites filles se présentent à l’audition pour obtenir le rôle-titre. C’est une jeune fille de Québec, qui était à l’époque dans les rangs de l’agence artistique Mode é Arto, Marianne Fortier, qui l’obtient. Outre Marianne Fortier, le film met en vedette Serge Postigo, Hélène Bourgeois-Leclerc, Yves Jacques et Rémy Girard. Comme le premier film, il connaît un très grand succès, faisant des recettes de 972 582 $ lors de sa première fin de semaine, ce qui constituait alors un record estival pour un film québécois.

Le cas d’Aurore a fait couler beaucoup d’encre chez les historiens de l’histoire sociale du Québec. Tout d’abord, beaucoup considèrent le cas d’Aurore comme le point tournant de la justice pour les enfants au Québec, voire au Canada. En effet, cela a permis dès le départ d’attirer les regards de la société sur les drames d’inceste et de violence dans les familles.

Également signe d’un changement des mentalités, le cas d’Aurore rappelle à la société de l’époque que l’honneur peut être bafoué davantage par le silence que par la dénonciation, qui aurait pu éviter à Aurore son triste sort. Cette affirmation ressort davantage dans le film de 2005, où l’on va même questionner l’infaillibilité du clergé, chose qui était peu commune pour le Québec de l’époque.

Source : www.wikipedia.org

Pour obtenir des renseignements concernant l’histoire d’Aurore ou du procès, veuillez consulter le site suivant :

Aurore! le mystère de l’enfant martyre

La famille d’Aurore Gagnon

Marie-Anne Eveline Caron (1888-1918)

Elle est la femme de Télesphore Gagnon avec qui elle aura cinq enfants. Elle se faisait appeler Emma. Elle est la mère naturelle d’Aurore. C’était une femme douce, de santé fragile, pas très sévère.

Elle meurt des suites d’une tuberculose. Après deux année de maladie passée à la maison, elle est hospitalisée au sanatorium de Québec pour se soigner. Elle meurt le 23 janvier 1918 à l’asile Saint-Michel Archange de Beauport.

Elle a été inhumée à Fortierville, le 26 janvier de la même année, dans la fosse commune, tout près de sa fille.

Source : https://www.nosorigines.qc.ca/GenealogieQuebec.aspx?pid=1630&partID=1631

Marie-Anne Houde (12 avril 1890- 1936)

Native de Sainte-Sophie-de-Lévrard, elle est veuve de Napoléon Gagnon (cousin de Télesphore) avec qui elle a eu 6 enfants. Elle vient aider son cousin par alliance, Télesphore, à prendre soin de sa femme et tenir maison. Elle arrive à Fortierville en 1916. Il ne lui reste alors qu’un enfant vivant, Georges. Elle épouse de Télesphore Gagnon, le 1er février 1918, une semaine seulement après le décès de Marie-Anne Caron.

Marie-Anne Houde subira un procès, très suivi par le public et très médiatisé. Elle sera déclarée coupable d’homicide volontaire. Elle est condamnée, le 21 avril 1920, à la pendaison *par le cou et jusqu’à ce que la mort s’ensuive*. Sa peine sera commuée en prison à perpétuité le 29 septembre 1920 entre autre parce qu’elle est enceinte mais aussi suite à la pression populaire. Elle donne naissance à des jumeaux, un garçon et une fille le 8 juillet 1920. Marie-Anne Houde sera libérée pour problème de santé le 3 juillet 1935. Elle a une tumeur au cerveau et un cancer du sein. Elle meurt le 13 mai 1936 à Montréal. Elle est inhumée au cimetière Le Repos St-François d’Assise, Montréal. Dans ce que l’on appelle une fosse temporaire ou commune.

Lettre écrite par Marie-Anne Caron le 16 avril 1923 au Ministre de la Justice

 

Cher monsieur,

Je vous écris pour vous demander une faveur concernant mon pardon.

Je n’étais pas responsable pour ce que je faisais et j’étais malade et j’ai donné naissance à des jumeaux peu de temps après le procès. J’ai 8 enfants qui vivent là âgés de 3 à 15 ans et 2 ressentent le besoin d’une mère et 2 espèrent et ont confiance que vous me libérerez. J’ai complété trois ans [de prison] et j’ai toujours essayé de faire ce que la matrone me disait et je n’ai aucun commentaire contre moi. C’est vraiment difficile d’être séparée de mes enfants ils écrivent et me demandent quand je viendrai les voir à la maison. Mon père est un très vieil homme et il n’est pas capable de prendre soin des plus petits. Si je suis libérée je pourrai m’occuper de moi-même et de la famille. Je n’ai jamais eu de problème auparavant et j’espère vraiment que vous n’oublierai pas de me libérer.

Respectueusement vôtre.

Télesphore Gagnon (1883-1961)

Il est le père naturel d’Aurore. Cultivateur, bucheron, forgeron, charpentier-menuisier. C’était un homme très influent et considéré comme riche.

Il est condamné à la prison à vie pour homicide involontaire suite à un procès très médiatisé du 23 avril au 29 avril 1920. Il sera libéré en 1925 pour bonne conduite. Jusqu’à la mort de Marie-Anne Houde il lui resta fidèle et lui écrivit régulièrement en prison.
Il reviendra vivre à Fortierville à sa sortie de prison. Il se remariera le 8 janvier 1938 avec Marie-Laure Abel. Ils auront un garçon qui décèdera en bas âge. Télesphore meurt le 30 août 1961 à l’âge de 78 ans. Il est inhumé au cimetière de Fortierville.

Source : https://www.nosorigines.qc.ca/GenealogieQuebec.aspx?pid=1630&partID=1633

Marie-Jeanne Gagnon (1907-1986)

Elle est la sœur aînée d’Aurore. Elle décède à Shawinigan en 1986. On sait très peu de chose sur sa vie après le procès si ce n’est qu’elle a vécu en utilisant le prénom de Bernadette et s’est marié en 1932, à l’église Marie Reine du Monde (anciennement St-Jacques) de Montréal, à un dénommé Clovis St-Martin. Ils ont eu 4 enfants. Elle est enterrée au cimetière de Sainte-Joseph de Shawinigan. C’est en grande partie son témoignage, au procès, qui a contribué à faire condamner les époux Gagnon.

Source : https://www.nosorigines.qc.ca/GenealogieQuebec.aspx?genealogie=St-Martin_Andre&pid=422466

Georges-Étienne Gagnon (1913-2005)

Il n’habitait pas à la maison au moment des faits. Il s’est marié à Mme. Lucie Hamel le 8 juillet 1944 à l’église de Saint-Jean de Deschaillons. Il a vécu principalement à Sorel-Tracy où il est décédé en 2005. Il est inhumé au cimetière des Saints Anges de Sorel.

Avis de décès : https://www.genealogiequebec.com/necro/avis-de-deces/40293-GAGNON-Georges-Etienne

https://www.nosorigines.qc.ca/GenealogieQuebec.aspx?genealogie=Gagnon_Georges-Etienne&pid=1640

Lucina-Thérèse Gagnon (1912-1917)

La petite est morte à l’âge de 5 ans à Leclercville où elle est inhumée. Contrairement à la croyance populaire elle n’habitait pas à la maison paternelle lors de son décès.

https://www.nosorigines.qc.ca/Genealogie_Canada_Children.aspx?genealogie=Lucina-Therese&pid=1639

Joseph-Télesphore Gagnon (1915-1917)

Il est décédé à l’hôpital Saint-Michel Archange de Québec. Les « usagés » qui décédaient à l’hôpital St-Michel Archange était, jusqu’en 1970, inhumé dans le cimetière de l’hôpital. Un monument à leur mémoire a été inauguré en 2013. (Article ci-dessous) On ne peut être certain à 100% mais puisque le petit de 2 ans est décédé à l’hôpital il est raisonnable de croire que c’est l’endroit de son dernier repos.

Source : http://monlimoilou.com/2013/un-monument-a-la-memoire-des-disparus-de-lancienne-paroisse-saint-michel-archange/

Pauline Gagnon (1919-)

Elle a treize mois lors du procès de ses parents. Elle est prise en charge par les parents de Télesphore à ce moment et peut-être par la suite. Nous n’avons pas réussi à retrouver de traces de son passage…

Jumeaux de Marie-Anne Caron

Jeanne D’Arc Gagnon (1920-1921)

Elle est la fille jumelle de Marie-Anne Houde. Elle est retirée à la garde de ses parents qui sont en prison. Elle est confiée, avec son frère jumeau, à la Crèche Saint-Vincent de Paul de Québec. Elle meurt à l’âge de 7 mois, le 3 février 1921. Elle est certainement enterrée dans le cimetière de la Crèche.

Pour avoir des informations sur l’histoire de la Crèche Saint-Vincent de Paul : http://www.banq.qc.ca/ressources_en_ligne/intruments_rech_archivistique/hopitaux/vincentPaul.html
http://expong.cieq.ca/institution.php?-institution=67

Rock-Jean Gagnon (1920-)

Fils de Marie-Anne Houde et de Télesphore Gagnon. Il est né en prison le 8 juillet 1920. Il a été confié, avec sa sœur jumelle, à la Crèche Saint-Vincent de Paul. Il est noté qu’il est « transféré dans un hospice pour idiot à Beaupré. Pas de trace retrouvé de son passage.

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